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Volume 27, 2016
5e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Article Number | 04001 | |
Number of page(s) | 17 | |
Section | Histoire du français : perspectives diachronique et synchronique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20162704001 | |
Published online | 04 July 2016 |
Grammaire de constructions et diachronie : Intensivité et concession
Université de Lorraine & CNRS, ATILF, UMR 7118, Nancy, F-54063, France
bernard.combettes@univ-lorraine.fr
mathilde.dargnat@univ-lorraine.fr
Dans cet article, nous étudions une construction à interprétation concessive qui concerne les phrases complexes, en ce sens qu’elle met en jeu deux segments propositionnels. Le modèle de description retenu est celui des grammaires de construction, et notamment celui de la hiérarchisation en macro-, méso- et micro-constructions (Traugott, Trousdale). Notre point de départ est la forme « si + adjectif+ relative en que au subjonctif », la plus représentée en français contemporain. Par exemple : « mon mari si gentil qu’il soit a du mal à suivre mes changements d’humeurs » (forum, web, 2015). Notre étude soulève très vite la question des formes concurrentes, en diachronie et en synchronie. La piste principale pour expliquer l’origine des concessives en si... que est celle des constructions comparatives. Notre réflexion s’organise en trois temps :
Nous proposons d’abord un rappel de l’intérêt du cadre théorique et des « outils » retenus, de la relation de discours concessive et des formes existant en français contemporain pour exprimer la concession. Vient ensuite l’analyse des deux micro-constructions comparatives diachroniquement premières, tant/si ... comme/que. Nous montrons d’une part les étapes du passage de la construction « tant + adjectif + comme » à « si + adjectif + que », d’autre part le passage du sens comparatif au sens concessif. Enfin, nous ouvrons la réflexion à des micro-constructions apparentées qui, bien que postérieures, présentent beaucoup de similitudes avec la micro-construction concessive en si...que. Il s’agit des cas où l’on trouve tout et quelque comme adverbes. Ils méritent d’être interrogés également du point de vue de l’intensivité. Nous terminons sur bien que, connecteur prototypique de la subordination concessive aujourd’hui. Même si l’usage de cette conjonction est, en français contemporain, hors du cadre de notre analyse, en diachronie, bien que peut aussi être envisagé comme procédant d’une micro-construction comparative en combien que P, Q. L’objectif à moyen terme est l’explicitation d’un réseau d’héritage de propriétés entre les différentes micro-constructions mentionnées. Pour y arriver, encore faudra-t-il élucider quelques problèmes et formuler quelques hypothèses que nous exposons dans la conclusion.
Abstract
In this paper, we study a concessive construction conveyed by complex sentences combining two propositional segments. Our description follows the guidelines of Construction grammars, specifically the hierarchical organization into macro-, meso- and micro-constructions (Traugott, Trousdale). Our starting point is the form « si + ADJ + que- relative clause in the subjunctive », which is the most frequent in contemporary French, as in: « Mon mari, si gentil qu’il soit, a du mal à suivre mes changements d’humeur » (forum, web, 2015) (My husband, however nice he is, can hardly folllow my mood shifts). Our study immediately raises the question of competing forms, whether in a diachronic or synchronic perspective. The main insight in accounting for the origin of « si ... que » constructions is their proximity to comparative constructions. The paper is divided into three parts. First, we offer a few reminders about the theoretical framework and the tools of Construction grammars, about the notion of concessive relation in general and about its manifestation in contemporary French. Next we turn to an analysis of the two earliest comparative constructions « tant/si ... comme/que ». We describe the evolution stages from « tant + ADJ + comme » to « si + ADJ + que » and the path from the comparative to the concessive meaning. We then consider kindred micro-constructions which, even though they emerge only later, have many similarities to the « si ... que » micro-construction, namely constructions with the adverbials « tout » and « quelque ». We discuss in particular the relation to high degrees on a scale. Last, we focus on « bien que », a prototypical concessive marker in contemporary French. Although, in its contemporary use, « bien que » is outside the scope of our analysis, under a diachronic perspective, « bien que » can be considered as deriving from a comparative micro-construction « combien que P, Q ». Our middle-term goal is to spell out an inheritance network describing the hierarchical relations between the mentioned micro-constructions. However, this presupposes that some additional problems and hypotheses be addressed and clarified, and we list them in the conclusion.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2016
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