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Volume 1, 2012
3e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 1199 - 1213 | |
Section | Linguistique du texte et de l’écrit, stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20120100044 | |
Published online | 05 July 2012 |
Pour une autonomie relative des niveaux sémantique, énonciatif et iconique des textes poétiques
Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations, 5, Av Pierre Mendès-France 69676 Bron Cedex
* contact : michele.monte@univ-lyon2.fr
La poésie en tant qu’archi-genre a connu des bouleversements radicaux depuis le XIXe siècle. Est-il encore possible d’en parler au singulier ? et si oui, à quelles conditions ? Pour répondre à cette question, je m’interroge tout d’abord sur la façon dont un locuteur ordinaire conceptualise la question de la poésie. Puis, en m’appuyant sur les travaux des poéticiens tels que Genette, Schaeffer ou Guerrero, je retrace à grands traits la façon dont l’archi-genre « poésie » a conquis sa place dans la catégorisation littéraire et ce qui en est résulté. Je résume ensuite les propositions de Jakobson, Ruwet, Benveniste (dans Baudelaire) et Dominicy (théorie de l’évocation), en dégageant les questions cruciales qu’elles posent quant à une définition linguistique de la poésie. Je m’interroge notamment sur le rôle des parallélismes dans la définition de la poésie, sur la spécificité sémantique de la poésie, sur les rapports entre poésie et fonction poétique. Je termine en proposant une approche graduelle et multi-critères de la poésie comme archi-genre. Cette approche s’efforce de ne pas isoler la poésie, ni d’ailleurs les autres textes littéraires, au sein des productions langagières mais au contraire de dégager des similitudes et des différences avec d’autres productions discursives. Je pose comme principes épistémologiques qu’on ne peut plus de nos jours opposer la langue poétique à une prétendue langue ordinaire, et qu’une définition de la poésie en général doit tenir compte de la diversité des genres poétiques réellement observés au fil des siècles. Les trois axes de classification possibles des productions textuelles que je retiens sont celui de la construction de la représentation discursive, celui de l’iconisation du signifiant et celui de la scénographie. Il s’agit là de critères internes, qui n’excluent pas des caractérisations externes en fonction du contrat de communication et des finalités pragmatiques assignées à la production discursive.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2012
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