Issue |
SHS Web of Conferences
Volume 1, 2012
3e Congrès Mondial de Linguistique Française
|
|
---|---|---|
Page(s) | 109 - 126 | |
Section | Conférences invitées | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20120100343 | |
Published online | 05 July 2012 |
Les combats de Clédat. Étapes d’une « linguistique française » en élaboration, selon la voie (voix ?) de la grammaire
Katholieke Universiteit Leuven, Oude Markt 13, 3000 Leuven, Belgique
* contact : pierre.swiggers@arts.kuleuven.be
En 1876, Léon Clédat (1851–1930), archiviste-paléographe frais émoulu, est nommé à l’Université de Lyon ; il y restera toute sa vie. Chargé d’un enseignement « philologique », Clédat s’affirme d’abord comme historien de la langue et de la littérature françaises. En 1877, il fonde la Revue des patois, périodique dialectologique s’intéressant principalement aux domaines francoprovençal et occitan. Clédat, chargé de la préparation à l’agrégation, s’orientera progressivement vers l’étude du français moderne et s’érigera en « grammairien (du) français », par la publication de manuels grammaticaux, et en défenseur de la réforme de l’orthographe (en rapport étroit avec une réforme de l’enseignement grammatical, surtout de la syntaxe). Sa Revue – qui est rebaptisée en Revue de philologie (française et provençale // française et de littérature) – devient le forum des débats sur l’orthographe, mais, surtout à partir des années 1910, le lieu des interventions de Clédat en « grammaire synchronique ». Dans ses contributions, Clédat se manifeste comme un grammairien sémasiologue, qui veut comprendre (et faire comprendre) les formes et les structures de la langue. Sa démarche, entièrement axée sur l’analyse immanente de la langue maternelle, se caractérise par le recours constant à des reformulations, des paraphrases, des mises en contexte, des élargissements de phrases ou de formes relevées. Elle s’oppose – et conduit Clédat à s’opposer – à celle de Brunot dans La Pensée et la Langue : confrontation qui s’exprime dans une longue série d’articles « En marge des grammaires » (1923–1928). Au-delà de l’histoire personnelle de ce grammairien, de sa revue, de son enseignement, de son attachement à Lyon, il convient de récupérer les enjeux de ses combats : ▪ l’utilité/la nécessité/la réalisation pratique d’une réforme de l’orthographe ; ▪ le sort historique et le statut synchronique des formes en -rais ; ▪ le rapport entre langage et pensée.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2012
Current usage metrics show cumulative count of Article Views (full-text article views including HTML views, PDF and ePub downloads, according to the available data) and Abstracts Views on Vision4Press platform.
Data correspond to usage on the plateform after 2015. The current usage metrics is available 48-96 hours after online publication and is updated daily on week days.
Initial download of the metrics may take a while.