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Volume 8, 2014
4e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 1961 - 1976 | |
Section | Discours, Pragmatique et Interaction | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801256 | |
Published online | 24 July 2014 |
Et « puis » : quoi encore ? Pour une nouvelle justification de la persistance de PUIS en français contemporain : le cas de Si je puis dire
Laboratoire Culture Arts Histoire Imaginaires Sociétés et Territoires Etrangers (CALHISTE), Le Mont Houy, 59313 Valenciennes Cedex 9, France
Contact : guillaume.ciry@univ-valenciennes.fr
Nous proposons, dans cet article, une description à partir d’une étude sur corpus, du phrasème si je puis dire, qui peut être analysé aussi bien comme une unité grammaticalisée que comme une unité pragmaticalisée et qui, concomitamment, pose la question du maintien de puis en français contemporain. Dans un premier temps, nous proposons une analyse diachronique de l’unité afin de montrer que la forme, telle que nous la connaissons aujourd’hui, ie. agrégeant si+je+puis+dire, a d’abord existé sous la forme n’agrégeant que les trois éléments si+je+puis. Une fois les unités fixées avec dire, nous relevons que son rôle dépend de sa position : intensifieur anaphorique ou cataphorique, il agit principalement au sein de l’énoncé, il est alors grammaticalisé. Intensifieur anaphorique à référence disjointe (ie scindant en deux la référence emphatisée), il est dans ce cas pragmaticalisé, son fonctionnement s’inscrivant cette fois au niveau de la situation d’énonciation, de la conversation, l’énonciateur réalisant un acte illocutoire. Dans un deuxième temps, et dans une perspective cette fois synchronique, nous montrons que la corrélation position / rôle est confirmée en français contemporain. Une analyse de la variabilité de si je puis dire, notamment avec si je peux dire et si je puis m’exprimer ainsi, si je puis ainsi m’exprimer, si je puis me permettre, offre une meilleure discrimination de la double nature (grammaticalisée et pragmaticalisée) du phrasème. Dans le même temps, la description et l’analyse de la variabilité révèle que si je puis dire est dominant car plus coalescent (les unités le composant sont solidement fixées) et quantitativement plus employé. Dans un troisième temps, nous déduisons de l’analyse des variantes l’existence d’un paradigme de formes commençant par si et contenant pouvoir à la première personne (SI+P1POUVOIR+VERBE). Ce dernier appartient lui-même à un autre paradigme, plus large, des marqueurs discursifs (MD) commençant par si et contenant un modal sans obligation de verbe dans le co-texte droit (SI+VMOD+(V) comme le MD si vous voulez. Nous concluons notre article en répondant à la question du maintien de puis posée en introduction : en effet, alors que la littérature explique que la forme n’est maintenue que pour des raisons syntaxique et de registre, nous avançons une troisième raison, pragmatique cette fois, à ce maintien, raison liée au développement et au rendement de si je puis dire grammaticalisé et pragmaticalisé.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
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