Les genres textuels et les « regroupements » de genres : de la théorie à la pratique

Institut de Recherche et de Documentation Pédagogique

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Résumé

Dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle collection de manuels d’enseignement de français en Suisse romande (« moyens d’enseignement romands de français », ou « MER-Français ») couvrant l’ensemble de la scolarité obligatoire (élèves de 4 à 14-15 ans), une équipe de l’Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP) a été mandatée pour soutenir et accompagner une partie du travail de rédaction de ces manuels.Ces nouveaux moyens d’enseignement contiennent une série de « parcours », chacun portant sur un genre textuel particulier dont on vise à développer la maitrise chez les élèves. La définition et la description des différents genres retenus permettent de définir des objectifs d’apprentissage concrets, précis, liés au PER (Plan d’études Romand, 2010). C’est ce travail de « modélisation didactique » qui a été confié à l’IRDP, dans le but de contribuer au travail de l’équipe de rédaction des parcours. L’élaboration de tels modèles permet également d’esquisser une progression, dans une conception spiralaire reprenant les mêmes genres à différentes étapes de l’apprentissage et approfondissant ou complexifiant certains éléments de la mise en œuvre du genre considéré. Dans cette contribution, nous discuterons les notions linguistiques et didactiques qui sont à la base de notre travail de modélisation didactique. Sur la base de quelques exemples concernant les différents genres textuels pour lesquels nous avons développé une modélisation dans le cadre du projet, nous analyserons ensuite plus particulièrement le concept de « genre textuel » et celui de « regroupements de genres » – tel que ce dernier a été développé en Suisse romande –, en mettant en avant l’intérêt de la notion de genre et en soulignant à la fois les apports et les limites de ces concepts ainsi que leurs implications didactiques. Ce faisant, nous esquisserons une réflexion examinant comment et jusqu’à quel point on peut dépasser l’immense diversité des genres afin de construire une progression (et une distribution/répartition) des apprentissages aussi pertinente que possible.