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Volume 8, 2014
4e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 2933 - 2950 | |
Section | Linguistique de l’écrit et du texte, Sémiotique, Stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801067 | |
Published online | 24 July 2014 |
Arguments pour une émancipation de la stylistique structurale de Riffaterre
MODYCO, 200, Avenue de la République, 92001 Nanterre, France
Contact : dovengou@u-paris10.fr
Parce qu’élaborée dans le courant structuraliste des années 60-70, la stylistique structurale de Riffaterre est perçue et enseignée aujourd’hui par certains comme principiellement immanentiste et même sclérosée, sans rapport avec le réel ou le sujet. Et pourtant, à l’heure où la stylistique envisage son ouverture à de nouveaux horizons, l’appareillage riffaterrien semble le plus capable de fédérer les autres approches du texte dans l’économie d’une même démarche. Au premier rang de ces disciplines la critique littéraire, qui vient avaliser a posteriori certaines pistes d’analyse, et la sociologie de la littérature, notamment avec les notions de champ, d’habitus, et même d’historiographie littéraire, qui éclairent des pans tout entiers de la dynamique du style en tant que manière d’être et en tant que monde sémiotique déterminant la production et l’interprétation. Aussi l’article vise-t-il à recontextualiser l’apport de Riffaterre aux exigences transdisciplinaires actuelles de la discipline, en montrant en quoi il peut être l’appareil privilégié pour la compréhension et l’approfondissement des objets culturels et sociaux que sont les textes littéraires. Sans nier les menues imperfections sur la visibilité de certains outils méthodologiques, le papier opère préalablement une réévaluation du contexte stylistique et de la théorie de la réception élaborés par le stylisticien. A la faveur d’une unité minimale de créativité linguistique, l’on propose des pistes d’une herméneutique de l’objet littéraire, atténuant de fait la part d’artefact lié au style de manière générale, qu’il touche à la littérature ou simplement à des façons d’être collectives. Le fait stylistique s’arrache subséquemment à la localité textuelle et à l’organicité linguistique pour s’ouvrir au système social dont émane l’œuvre, y compris le système littéraire. Au final, la pensée riffaterrienne ne saurait être confinée aux structures linguistiques et soumise à ses lois, puisqu’elle pose prioritairement le récepteur au cœur de son processus autant que de ses limites, en faisant de lui le garant et le véritable modulateur de la théorie. Elle s’impose au demeurant comme théorie, non pas tant par les démarches qu’elle définit a priori, que par le fait qu’elle prédit l’expérience et les contours engendrés. Il apparaît surtout que la stylistique de la réception qu’elle incarne, pour autant qu’elle soit une véritable praxis, modulaire, instable, n’en est pas moins descriptible et cohérente dans ses relations avec les connaissances mobilisées par l’analyste.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
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