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Volume 1, 2012
3e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 1537 - 1554 | |
Section | Psycholinguistique et acquisition | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20120100240 | |
Published online | 05 July 2012 |
Rôle de la morphologie chez les enfants dyslexiques : étude des effets d'un entraînement morphologique
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LPCS Pôle Universitaire St Jean, d'Angely, 24 avenue des Diables, Bleus,, 06357 Nice Cédex 4, France
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Modèles, Dynamiques, Corpus, Université Paris 10
bâtiment A - Bureau 402 A
200, Avenue De La République
92001 Nanterre Cedex
* contact : helene.brethes@wanadoo.fr
Depuis les années 70, la majorité des travaux conduits sur l’apprentissage de la lecture dans un système alphabétique tel que celui utilisé par le français, ont mis en évidence la contribution majeure des habiletés phonologiques à cet apprentissage. La recherche a montré également que les dyslexiques (DL) manifestent des difficultés importantes à identifier et traiter les unités non signifiantes (les graphèmes) renvoyant aux sons du langage (les phonèmes). En revanche, le traitement des unités de sens tels que mots et morphèmes semble préservé. Des chercheurs ont alors émis l’hypothèse selon laquelle, les DL auraient mis en place une stratégie de lecture compensatoire qui utiliserait une unité formelle codant non pas le son mais le sens dénommé morphème (la plus petite unité de sens véhiculée par la langue). Ainsi, le développement de la conscience morphologique, c’est à dire la conscience de la structure morphémique des mots, et la capacité à manipuler cette structure, seraient préservées chez les enfants DL. Le repérage des unités morphémiques constituerait donc une aide non négligeable pour ces enfants. Dans notre recherche, nous avons étudié les effets d’un entraînement morphologique oral et écrit chez des enfants dyslexiques âgés de 10 à 14 ans, suivis individuellement pendant 20 semaines. Nous avons comparé le décodage de ces enfants à celui d’un groupe contrôle d’enfants dyslexiques, apparié en âge chronologique et en âge lexique mais n’ayant pas bénéficié de l’entraînement. Certaines catégories de mots sont apparues plus sensibles à l’entraînement (ex : diminution de 62 % des temps de latence pour les mots pseudo-préfixés). Les enfants suivis, qui avaient un retard de lecture important (en moyenne 35 mois), ont pu bénéficier de l’entraînement. Une amélioration significative du décodage (gain de 9 mois en âge lexique), et des progrès en conscience morphologique (+ 22 % de réussite) et vitesse de reconnaissance de mots écrits (diminution de 38 % des temps de latence des mots affixés) ont pu être mis en évidence. Les effets de l’entraînement semblent avoir porté sur différentes stratégies de lecture : la procédure de décomposition morphologique et le recours à la voie lexicale s’avèrent plus efficaces.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2012
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