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Volume 1, 2012
3e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 1519 - 1535 | |
Section | Phonétique, phonologie et interfaces | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20120100299 | |
Published online | 05 July 2012 |
L'élision variable du schwa en fin de mot chez des hommes méridionaux : L'effet des consonnes environnantes et de la fréquence de la lexie
University of Georgia, Department of Romance Languages, Gilbert Hall, 30602 Athens, USA
* contact : dranson@uga.edu
Le maintien d'un schwa à la fin d'un mot est une caractéristique bien connue des locuteurs du sud de la France, comme leur prononciation en trois syllabes de comme ça. Pourtant les facteurs linguistiques qui influencent la variabilité de cette voyelle ne sont pas aussi bien connus pour le schwa méridional que pour le schwa dans d'autres positions du mot et dans d'autres régions géographiques. Malécot (1976) et Hansen (1994) pour le dialecte parisien et Racine et Grosjean (2002) pour le dialecte suisse romand montrent que l'élision du schwa varie non seulement selon des facteurs diastratique comme l'âge, le sexe et la classe sociale du locuteur mais aussi selon des facteurs linguistiques tels que les consonnes qui l'entourent et la lexie qui le contient. Les études antérieures sur le schwa méridional considèrent surtout des facteurs sociaux, plutôt que linguistiques, pour montrer l'effet de la classe sociale (Diller 1978), de l'âge (Durand et al. 1987) et du sexe (Armstrong et Unsworth 1999) du locuteur sur l'élision du schwa. Notre but dans la présente étude est donc de complémenter les études antérieures en considérant l'effet de deux facteurs linguistiques sur l'élision du schwa méridional: les consonnes qui l'entourent et la lexie qui le contient. L'examen de plus de 300 occurrences d'un schwa potentiel en fin de mot devant une seule consonne dans la parole de 10 hommes méridionaux âgés de 45 à 73 ans montre que les consonnes environnantes et la fréquence de la lexie ont un effet significatif sur l'élision du schwa. Une consonne précédente plus faible, comme les liquides /R/ et /l/ et la nasales /n/, favorise l'élision d'un schwa tandis qu'une consonne précédente plus forte, comme les occlusives et les fricatives, favorise son maintien. Bien que la consonne qui suit le schwa n'ait pas d'effet significatif en elle-même, elle semble interagir avec la consonne précédente de façon à ce qu'une séquence de consonnes avec une sonorité descendante, c'est-à-dire qui va de consonne plus faible à consonne plus forte, favorise l'élision du schwa. Ces résultats soulèvent une question théorique importante sur l'effet différent de la force consonantique sur l'élision du schwa en syllabe initiale et son élision dans les monosyllabes et en fin de mot. Il serait intéressant d'élargir l'étude dans l'avenir pour inclure les schwas dans toutes les positions du mot chez nos locuteurs pour mieux comprendre ce phénomène.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2012
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